Les Mères Lyonnaises

On emporte ses recettes et son savoir-faire, on ouvre son propre restaurant et on devient une Mère Lyonnaise pardi !
La première Mère de l’Histoire serait la Mère Guy. Mais celle qu’on retient aujourd’hui c’est « La Génie », or elle n‘est que la petit fille (de sa grand-mère donc), la première Mère Guy, née en 1759 qui avait une petite Guinguette sur les bords de Saône avec pour spécialité, la matelotte d’anguilles (ça ne s’invente pas !).
Se succèdent de nombreuses Mères avec leurs spécialités: La Mère Filloux, bien entendu qui a transmis sa recette de poularde demi-deuil à la Mère Brazier, la Mère Léa et son gratin de macaronis à la Voûte, la tante Paulette et son poulet au vinaigre, et celles qui ont encore demander leurs petits secrets, comme la Mère Richard.
La plus célèbre reste incontestablement Eugénie Brazier, formée notamment chez la Mère Filloux, qui, à seulement 26 ans (méditons un instant cette information) ouvre son premier restaurant rue Royale. Quelques années plus tard, un petit challenge est loin de lui faire peur, donc elle rachète un restaurant au col de la Luère à Pollionnay, qu’elle ouvre les weekends, lorsque celui de Lyon est fermé. Ses terrines, fond d’artichaut au foie gras, quenelles financières, langouste « Belle Aurore », sont salués dans le Guide Michelin de 1932 qui lui attribut deux étoiles pour chacun de ses restaurants. Pour parfaire son palmarès, en 1933, elle est la première femme à obtenir trois étoiles pour ses deux restaurants. C’est d’ailleurs dans ce dernier restaurant que le petit Paul Bocuse entre comme apprenti en 1946.
Sa devise « Emerveiller le regard, contenter le palais, satisfaire le gourmet ».